CE JOUR OÙ J’AI ESSAYÉ DE PRENDRE LE BUS AU GUATEMALA

Il y a des pays où prendre les transports en commun, c’est un peu plus technique que d’autres. Il faut être un peu plus flexible, rester vigilant. Bref, c’est pas comme prendre un OuiGo Paris-Marseille et t’endormir le temps que ça se passe. Pour ma part, j’ai trouvé que prendre le bus au Guatemala faisait partie de ces expériences plus techniques. Juste une impression. Comme ça. Je m’explique.

 

Un bus de voyage au Guatemala

Quand on t’indique le mauvais arrêt pour attendre le bus

L’objectif ici, c’était de partir du petit village de Lanquin, dans le centre du pays, pour rejoindre Guatemala City, la capitale (Pour en savoir plus sur Lanquin : 8 activités à faire à Lanquin au Guatemala). Jusque-là, tout va bien. Je me rends dans une petite agence locale pour acheter mon billet, moins cher que prévu, bonne surprise ! Bien que mon espagnol soit catastrophique, j’arrive tout de même à déconner sur mon nom imprononçable et à comprendre où récupérer mon bus lundi matin à 8 h pétante : ici, devant l’agence ! Ok !

Lundi matin 8 h, l’agence est fermée. Et quand je demande aux gens autour de moi, la réponse n°1 est : les bus, c’est en bas du village. Et la réponse n°2 après avoir précisé ce que m’avait dit l’agence : oh bah alors, ça doit être là… Je suis bien avancée.

Résultat des courses : je me décide à piquer un sprint vers le bas du village en arrêtant toutes les navettes au passage et en shootant « Guatemala city » au chauffeur pour ne rater personne ! J’arrive à bon port, trouve mon bus, grimpe dedans in extremis et réalise que j’ai autant de boue sur mes cuisses que sur toutes les routes du village réunies. Ah, courir en tongs et mourir…

Quand tu vas passer un trajet de 10 h, mais que le bus s’arrête déjà au bout de 30 minutes

À peine remise de mes émotions, je me dis que le plus dur est passé. Maintenant, j’ai bien 10 h de route devant moi, le temps de me taper 12 siestes et de profiter d’un bon bouquin. J’apprécie un peu le paysage entre deux secousses et m’apprête à passer à l’action quand soudain… le bus se gare dans une cour intérieure et s’arrête sans prévenir. Je comprends avec grande difficulté qu’on attend un autre bus pour transfert. Bon, ok, j’ai 20 minutes pour pause pipi et acheter de quoi manger. Right ! 20 minutes plus tard, on repart… dans le même bus ! Ok !!!!

Quand le chauffeur ne parle pas un mot d’anglais

Malgré le petit interlude, j’ai toujours en tête de piquer un petit sieston (après tout, j’ai le temps) ! C’est pile à ce moment-là que vient au chauffeur l’envie de me parler… en espagnol, bien entendu ! Et vas-y que j’essaye de me rappeler mes 3 cours d’espagnol du lycée, entre deux cahots dans les nids de poule qui rendent mon accent encore bien meilleur ! Ça va être long… !

 

dans la jungle au guatemala

Quand on te transfère au bord de la route dans un autre bus

Finalement, on roule depuis bien 5 h maintenant. Le chauffeur a fini par abandonner l’idée de me parler en constatant mon espagnol minable. Même mes grands gestes et sourires de godiche ont eu raison de sa patience… Je suis bien enfoncée dans mon siège et ne réfléchis même pas au temps passé, je ne veux pas réaliser si cela fait 2 ou 12 h qu’on est parti, je n’en ai aucune idée et tant mieux… Quand soudain, au bord d’une route de montagne où même deux motos se croisent difficilement, on s’arrête. Mais c’est quoi encore, ce merdier ?! Un mec survolté rentre dans le bus et nous gueule à la tête « Antigua » ! Personne ne réagit (forcément, on va tous à Guatemala City)… Le mec insiste, croise mon regard et m’insulte « ANTIGUA » à la tronche. Je lui réponds « GUATEMALA » dans le même style raffiné. Et là, surprise, il me répond : « Si, vamos » ! Ah bon ? Personne ne bouge. Bon, il a l’air de savoir ce qu’il fait, je sors avec ma valise… qui aussitôt, se retrouve projetée 3 mètres plus haut sur le toit du camion. Gloops. Je grimpe dans un nouveau bus, blindé celui-là. Ça va être chouette… !

Quand tu voyages sur un strapontin cassé

Tous les sièges sont pris. Je n’ai pas d’autres choix que de prendre un strapontin dans le couloir central. Mon épaule gauche touche l’épaule transpirante de mon voisin. Ma cuisse droite, celle de ma voisine malgré tous mes efforts. La promiscuité, ça rapproche. Mon strapontin manque de se replier sur moi à chaque tournant. C’est parti pour 5 h de séance d’abdos intense, où je finis en version origami, coincée dans le siège en simili cuir. Go !

Quand tu apprécies tes 10 h de route

Le temps passe. Malgré le côté ultra décrépis du van, on a quand même le droit à des films. On enchaîne les deux plus grosses daubes de l’histoire du cinéma : Tarzan et Hatchi, l’histoire d’un chien qui perd son maître et qui a bien manqué me faire chialer 12 fois durant le voyage. Très très gênant vis-à-vis de mes voisins… Je tente une approche auprès de mon voisin transpirant qui mate son téléphone pour savoir à quelle heure on arrive. Pas de réception. Il tente un… « in 4 hours, I guess ». Quoi ???? Mais c’est pas possible, les films ne durent pas 30 minutes ?!?! Oh, misère #enviedemourir

 

Un bus de voyage au Guatemala

Quand tu apprends que le bus ne va pas là où tu penses…

La ville se rapproche, les bouchons aussi. Ça sent la fin, ouf ! J’ai fraternisé avec mes compagnons de route (après Hatchi, on a tous abandonné l’idée de regarder des films). Entre deux discussions, je demande où se rendent mes collègues. Tout le monde me répond « Antigua ». Un petit nuage de doute passe…

« Euh, le bus s’arrête bien à Guatemala City, hein ?
– Ah non, il fonce à Antigua. …
– OK… »

Pas terrible si je veux choper mon avion demain matin comme prévu… Bon, on passe au plan B.

Retrouve tous mes articles sur le Guatemala sur le blog ici !

 

Quand tu essayes de négocier avec le chauffeur qui ne veut rien entendre

À grand renfort d’aide, je me lance dans la mission (en espagnol) de convaincre mon chauffeur de m’arrêter à Guatemala City, absolument n’importe où, du moment que c’est dans cette ville. Le mec ne veut pas, car c’est trop dangereux de me lâcher dans la nature. Rassurant… ! Bref, mes collègues m’aident et je finis par me retrouver au téléphone avec un mec d’une auberge de la capitale. Un Über doit venir me récupérer devant un restaurant dont je n’ai jamais entendu parler… On me dépose sur une grande avenue sans restaurants alentour. Ok ! Easy ! Bon, je me donne 15 minutes pour patienter, sinon, je m’en vais trouver une auberge seule !

 

Je vous le donne en mille : je suis arrivée à l’heure, à bon port et en toute sécurité à Guatemala City et n’ai même pas loupé mon avion le lendemain matin. Moi, je dis : Prendre le bus au Guatemala. CHECK ! Et FA-CI-LE !

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Nastasya Kotnarovsky
Nastasya Kotnarovskyhttps://www.valizstoriz.com
Fondatrice du blog, Nastasya fait partie de ces personnes qui ont les pieds sur terre, mais surtout la tête dans les étoiles. Après un début de carrière en marketing, elle décide de tout plaquer pour commencer une vie trépidante, faite de voyages et de rêves qui deviennent réalité. Parce qu'on n'a qu'une vie !

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Commentaires

  1. Ton article m’a bien fait sourire et je m’y retrouve totalement! J’ai les mêmes remarques de mon entourage et j me dis toujours « les gars, si vous saviez les galères et les situations de misère dans lesquelles je me retrouve parfois » en repensant à mon trajet de 27 heures au Laos où j’ai accumulé toutes les galères possibles
    Haha mais au final c’est les meilleurs souvenirs

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