Peut-on voyager sans parler anglais : retour d’expérience

Le fait de voyager fait rêver beaucoup de monde… et fait aussi toujours très peur. Parmi ces peurs, le fait de ne pas pouvoir voyager si on ne parle pas anglais. Okay, voilà une croyance limitante absolument magnifique : je ne peux voyager parce que je ne suis pas capable de… ^^ Compréhensible, mais pas forcément fondé. Peut-on voyager sans parler anglais, ou la langue du pays ? Je l’ai vu de mes propres yeux. Je l’ai même expérimenté moi-même : c’est possible. Voici comment mon retour d’expérience + des conseils pour se débrouiller si l’on souhaite voyager sans parler anglais !

 

voyager sans parler anglais

Voyager sans parler anglais : mon exemple (héhé !)

J’ai été embauché comme serveuse sans avoir un bon niveau d’anglais. Quand j’avais 19 ans et que j’étais en vacances entre deux années universitaires, j’ai décidé de partir pour un peu plus de deux mois à Londres, pour bosser, apprendre l’anglais et passer un été dans une ville qui m’attirait fortement. Je n’avais, pour ainsi dire, aucune expérience en quoi que ce soit. Et le jour où j’ai débarqué à Londres et que je n’ai pas compris un mot de ce qu’on m’a dit, je me suis dit que cela allait être compliqué. J’ai pris mon courage à deux mains, j’ai donné mes petits CV un par un dans des restaurants. La seule phrase que je savais à peu près dire, c’était : « I’m looking for a job ». Je pense même qu’à l’époque, je disais « I search a job », en bonne traduction littérale du français à l’anglais.

L’intro était donc déjà foirée…

Et pourtant, au bout de trois jours, j’ai fini par avoir un essai dans un restaurant en tant que serveuse. Je ne comprenais même pas quand les clients me demandaient une serviette ou un verre de vin. Je leur demandais de me montrer les plats qu’ils commandaient sur le menu. Mes armes ? Un sourire sans faille et une volonté de bien faire malgré mes erreurs de débutante. Et bien il faut croire que cela peut suffire dans certains cas : j’ai été embauchée. La patronne parlait français, ce qui m’a beaucoup aidé. J’ai finalement fini par comprendre qu’on m’avait embauchée parce que le patron était tellement horrible que les employés prenaient leurs jambes à leur cou régulièrement. D’où le besoin urgent d’embaucher rapidement.

Il est possible d’anticiper un manque de compétences, mais il est plus difficile d’anticiper des opportunités fortuites…

Trois semaines plus tard, j’ai fait exactement pareil. J’ai pris ma liasse hebdomadaire de billets et quand elle fut au fond du sac en sécurité, j’ai annoncé que je partais. Je n’ai jamais remis les pieds dans cet endroit maudit. Trois jours après, je démarrais un boulot de serveuse à Covent Garden, avec une équipe internationale. J’en garde un super souvenir. Je revois ma patronne lever les yeux au ciel quand elle me disait « leave this table » et que je comprenais l’inverse et me jetais sur les clients en quête de tranquillité. Je me revois rire à des blagues auxquelles je ne comprenais rien. Mais bon, cela ne m’a pas empêchée d’être vite intégrée au groupe. Et mon anglais s’est grandement amélioré en peu de temps grâce à ça.

On peut penser que j’ai eu de la chance, que j’ai une petite étoile au-dessus de la tête. Mais c’est possible (et j’y crois graaaave, en plus !). Tout ce qu’il y a de sûr, c’est que malgré un niveau d’anglais basique, j’ai pu travailler et profiter de Londres pendant deux mois, cet été là. Et que je ne suis pas la seule à qui cette « chance » est arrivée…

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L’exemple de plein d’autres gens rencontrés en voyage

Durant mon voyage en Australie, j’ai rencontré légion de Français et d’Italiens à l’anglais plus que sommaire, voire inexistant pour certains. Et pourtant, tous se sont débrouillés pour trouver un petit job dans la cueillette, en woofing ou même dans la restauration. Certains jobs ne requièrent pas un niveau d’excellence. Notamment lorsqu’il s’agit de bar-back (ramasser, laver et essuyer les verres) ou runner (apporter les plats sur les tables). Ils ont tenté et la plupart ont pu vivre leur rêve de voyager en Australie pendant un an ou plus.

Encore récemment, dans le restaurant dans lequel je bosse à Londres, j’ai sympathisé avec une Française arrivée avec un niveau d’anglais très basique. Elle n’était absolument pas à l’aise pour parler et ne comprenait pas grand-chose aux conversations. Malgré ça, elle a quand même sauté le pas de venir vivre à Londres.
Elle a été embauchée comme runner. Et cela fait maintenant trois mois et elle comprend tout ce que les chefs lui demandent. Elle a encore peur de s’exprimer librement, mais elle progresse, doucement et sûrement.

J’ai eu un coloc colombien qui ne parlait pas un mot d’anglais. Mais il a été directement embauché manager à la tête d’une équipe de femmes de ménage dans un hôtel londonien… parce qu’elles parlaient toutes espagnol… Et après quelques semaines, mon coloc commençait à parler bien mieux anglais également.

J’ai vu des gens qui ne parlent pas très bien anglais ni espagnol, mais qui font le tour du monde, coupent les cheveux pour 10 dollars, tondent la pelouse, posent pour des photos, bossent dans des calls centers où ils doivent parler leur langue maternelle, obtiennent un job par l’intermédiaire d’amis, de rencontres fortuites, d’opportunités imprévisibles. J’ai rencontré des gens qui miment ce qu’ils veulent exprimer, montrent sur une carte où ils veulent se rendre à un chauffeur de bus, mangent des trucs pas prévus parce qu’ils n’ont pas compris le menu. Et ça fonctionne.

 

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Qualité requise n°1 : la débrouillardise…

En principe, cela se passe en deux étapes pour les gens qui arrivent dans un pays et qui ne parlent pas la langue. La plupart compensent leur manque de compétences à communiquer par la débrouillardise.
Le plus difficile à imaginer, c’est que lorsqu’on voyage, cela ne se passe pas comme dans notre petite vie habituelle. Il faut penser différemment, out of the box comme disent les anglo-saxons. Là où en France, on prendrait le chemin plus classique en postulant en ligne, en attendant un entretien et tout le toutim bien formaté, le schéma est beaucoup moins linéaire lorsqu’on voyage.

On fait marcher une case du cerveau qui ne fonctionne pas très souvent lorsqu’on est dans notre zone de confort : la débrouillardise. Vous êtes à l’étranger, vous ne parlez pas bien la langue, vous ne connaissez personne. Croyez-moi, votre case « débrouillardise » va fonctionner à plein régime et vous forcer à aller à la rencontre des gens (et pourquoi pas ceux qui parlent votre langue dans un premier temps), à tisser des contacts et un réseau pour trouver les bons plans, un boulot, connaître les opportunités là où elles se trouvent.

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Qualité requise n°2 : la patience (ma qualité première, chouette ! Hum…)

Rapidement, la phase débrouillardise va faire place à une phase plus agréable. Car vous allez commencer à parler la langue, à un moment ou à un autre (si, si je vous jure !). Il faut juste être un peu patient. Et pour apprendre une langue rapidement, il n’y a rien de plus efficace que l’immersion totale dans un pays, donc ça tombe bien !

Il faut accepter de procéder par étape. Forcément, en ne parlant pas très bien la langue, il y a peu de chance que l’on vous propose le poste de bras droit de Zuckerberg directement en arrivant. Apprendre une langue en immersion totale peut aller très très vite si on y met du sien. Et il est tout à fait possible d’évoluer très vite.
J’ai rencontré des gens de toutes les nationalités qui sont arrivés dans un pays étranger avec un niveau de langue plus que basique. Ils sont partis du bas de l’échelle et ont réussi à gravir les échelons jusqu’à devenir manager de gros restaurants à Londres, patron de franchise en Australie, propriétaire de pâtisseries fines au Vietnam.

Évidemment, aucun de ceux-là n’est parti de son pays en se disant qu’ils allaient faire cela directement (ou peut-être, d’ailleurs). Mais ils ont tous pris le temps d’apprendre la langue. Ils se sont améliorés suffisamment pour décrocher de meilleures opportunités de jobs par la suite. Ou tout simplement pour se créer leur propre opportunité.

La barrière de la langue est une chose, mais elle se compense relativement vite, pour le coup.

Le plus gros obstacle à vos rêves de voyage, ce n’est pas votre manque de compétence à parler une langue. C’est l’idée que vous vous faites de votre capacité à la parler (et POF, prends toi ça dans les dents !).

Cela peut sembler complètement fou de l’extérieur et pourtant, je l’ai vu et expérimenté de mes propres yeux. Il faut avant tout faire un gros effort sur soi pour dépasser ses peurs de ne pas y arriver. Alors, on prend son courage à deux mains et on saute le pas ! C’est à vous !!!!

Tous mes articles pour vaincre tes peurs et partir voyager sont ici !

Et toi ? Te sentirais-tu prêt à voyager sans parler anglais ou la langue du pays ?

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Nastasya Kotnarovsky
Nastasya Kotnarovskyhttps://www.valizstoriz.com
Fondatrice du blog, Nastasya fait partie de ces personnes qui ont les pieds sur terre, mais surtout la tête dans les étoiles. Après un début de carrière en marketing, elle décide de tout plaquer pour commencer une vie trépidante, faite de voyages et de rêves qui deviennent réalité. Parce qu'on n'a qu'une vie !

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Commentaires

  1. En plus souvent, les gens se disent archi nul en anglais (notamment) alors qu’ils sont capables plus ou moins de comprendre une conversation ! J’ai plein d’exemples dans mes amis, c’est bien dommage… Pour parler c’est sur que ça demande de l’entrainement mais bon, il faut se jeter à l’eau à un moment et c’est comme ça que ça vient :) J’ai bien aimé ta remarque « Un sourire sans faille et une volonté de bien faire malgré mes erreurs de débutante » aussi : quand on a l’air sympathique (j’ose espérer que c’est le cas pour à peu près tout le monde !) et qu’on essaye, les gens seront toujours plus compréhensifs. Ils feront plus d’efforts non seulement pour essayer de comprendre mais aussi de se faire comprendre ! Faut se dire que même avec des phrases truffées de fautes, il est possible de faire passer un message ou d’avoir une conversation simple. Et puis après, ça se travaille, à force de pratique :)

    • Merci pour ton retour Estelle, avec lequel je ne peux que être d’accord ;D En effet, il n’y a pas trop d’autres choix que de se lancer à un moment, et de prendre son mal en patience. N’importe qui apprécie toujours quand quelqu’un d’autre fait l’effort de parler sa langue, donc le plus important est de rester positif !! Et patient ;)

  2. Absolument d’accord ! Parole d’une française qui ne parlait pas et ne comprenait rien à l’anglais avant septembre dernier. Partie en Californie pour apprendre l’anglais, c’est à l’heure d’aujourd’hui la plus belle expérience que j’ai faite. Et maintenant basée sur Londres pour le meilleur et pour le rire ! Il n’y a pas meilleur leçon de vie que de se lancer et de se confronter à un pays étranger, langue étrangère ! Bref le grand kiff !

  3. Le tout n’est pas d’avoir un anglais parfait :
    Il faut réussir à se faire comprendre ( même si on parle comme un enfant de 4ans)
    et puis il faut réussir à comprendre l’autre ( quitte à lui demander d’aller plus doucement ) ~
    En tout cas c’est très motivant de lire cet article.

    • Tout à fait d’accord avec le fait de se faire comprendre en priorité. Surtout que si l’on se parle de l’anglais par exemple, on a une chance énorme que les anglo-saxons soient très habitués à entendre tous les niveaux d’anglais et tous les types d’accents. Ils comprennent très vite ce que l’on baragouine, malgré un niveau qui n’est pas au top. Faut juste se lancer :) Merci pour ton retour !

  4. Un article qui fait du bien, étant donné que je pars m’installer pour une longue période (plusieurs années probablement) à Londres car mon copain a trouvé un CDI là bas et que je commence à avoir plein de doutes et à flipper grave de ce que ça va donner niveau taff. Même si j’ai un très bon niveau d’anglais, j’ai quand même les chocottes ! ah ah

    Je viens de rédiger mon préavis de départ, il est là, dans mon sac, il n’attend plus que d’être posté demain…

    Mais c’est l’aventure et je sais qu’une fois que tout sera passée, je serais contente et heureuse d’être là bas :)

    Merci à toi pour ce petit bout de réconfort.
    Belle soirée à toi.

    • Merci Elodie, trop chou ce retour :D Donc… tu as donné ton préavis à l’heure qu’il est yahaaaaaaaa ! Vivre à Londres, chanceuse va, tu vas t’éclater !!!! Et t’inquiète, il y a tellement toutes les nationalités du monde dans cette ville que personne ne se moquera de toi concernant ton anglais. Et avec un bon niveau, encore moins !! Garde confiance, et lance-toi dès que tu pourras parler. C’est de dépasser sa peur au départ qui est le plus important. Ensuite, ça roule ! Bon courage :D

  5. Avant tout merci pour cet article Nastasya, je pense qu’il va décomplexer pas mal de personnes :) Moi je suis guide depuis bientôt six mois en territoire anglophone et pourtant je ne connais pas mes verbes irréguliers, ni trop vraiment les temps et ai un sérieux problème de prononciation et donc de compréhension par moment avec mes visiteurs. Et pourtant, je n’ai jamais eu aucune remarque négative. Au contraire, j’ai souvent des remerciements. Je pense qu’ils sont contents à partir du moment où l’on fait l’effort de leur parler dans leur langue. Le truc c’est de ne pas chercher absolument à traduire mot à mot mais plutôt d’exprimer l’idée avec les mots que l’on connait. Pour ce qui est de la prononciation difficile de certains mots, je les remplace par des synonymes plus simples et ça passe. Je m’attendais à être renvoyé au bout d’une semaine en arrivant ici (pire j’ai failli ne jamais aller à l’entretien en me disant que c’était foutu d’avance) alors qu’au final tout va bien. Cette peur de ne pas savoir bien parler anglais, je pense qu’elle remonte aux études. Le fait de voir toutes ces personnes autours de soi qui parlent trop bien anglais ça n’aide pas non plus. On devrait être plus indulgent envers soi-même.

    • Alors là, deux choses que j’adore dans ton retour déjà ! Le fait que tu as faillit ne jamais à l’entretien, et donc passer à côté du boulot que tu exerces aujourd’hui et pour lequel tu sembles très bien te débrouiller (à l’heure actuelle, si tu n’es pas virée, c’est que ton employeur est content, c’est tout) :) Comme quoi, il faut se botter le cul parfois plutôt que d’écouter ses doutes intérieurs, juste, BRAVO !
      Et deuzio, le point de l’école. C’est essentiel et clairement le problème principal des français pour l’anglais. Je m’en suis rendue compte en Australie. On apprend une langue étrangère en l’écrivant, alors que ce dont on a besoin une fois sur place, c’est de la parler et l’écoute. Déjà, premier mauvais point de l’éducation nationale sur ça. Et autre problème purement culturel : on parle rarement en classe, on craint les moqueries des autres si on parle à voix haute et qu’on se trompe. Et on conserve cette gêne le jour où l’on va à l’étranger et qu’on n’ose pas décrocher 3 mots de peur d’en avoir 2 de faux. Du coup, c’est la cata. On ne nous apprend pas à s’améliorer en se trompant. Sachant que pour apprendre une langue étrangère, il n’y a pas vraiment d’autre choix :) Alors go ! Merci pour ton retour, trop fan !!!

  6. c est clair que ce n est pas un frein en plus dans bon nombre de pays l anglais ce n est pas ça non plus
    moi je dis qu on arrive tjrs à se débrouiller et le langage des signes !!
    c est plus long
    on contourne, on trouve autrement
    j en ai fais l expérience aurement

    • Carrément ! Je me suis aussi retrouvée dans des pays où même l’anglais n’était pas une possibilité pour échanger. Dernier recours : le mime. C’est plus dur, mais franchement, on se marre bien aussi. Et au moins, on parle de l’essentiel : les gens qu’on aime, aller faire pipi et manger, le top ! mwouhaha!

  7. Je viens de découvrir de ton blog, et j’ai trouvé ton article vraiment intéressant. Et même si je suis encore jeune, ça m’a motivée à ne laisser passer aucune opportunité et à voyager plus :)

    • Youhou, merci pour ton commentaire Lise. C’est mon plus beau cadeau car ça veut dire que mon message passe. Si tu es encore jeune, j’ai juste envie de dire: quelle chance, profites-en et ne rate pas une miette de ce précieux temps qui passe <3

  8. Super article. J’ai découvert ton blog par hasard (de clic en clic).
    Je pars pour l’Australie dans quelques jours et j’avoue l’anglais est la (ou ma) bête noire.
    Mais tu as raison, la débrouillardise !

    Ton blog et tes articles permettent de me rassurer un peu sur mon futur voyage

    Merci à toi de nous faire partager ton expérience, ton point de vue et tes conseils :)
    t
    Bises

    Emeline

    • Coucou Emeline ! Trop contente que tu ais pu découvrir le blog et t’y retrouver ! Bon voyage en Australie, tu vas tellement t’éclater. J’aimerai bien retourner à mon quelques jours avant de partir pour ce pays, mon premier grand voyage, un sentiment de peur et d’excitation unique ! Profite bien !!

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